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Vives, les villes africaines!

  • Photo du rédacteur: Miriam Lauzon
    Miriam Lauzon
  • 28 janv. 2024
  • 4 min de lecture

Souvent, l'opinion que nous tenons des villes africaines s'apparente aux images qu'on voit dans les films et autres médias de villes dévastées, pauvres et délabrées. La réalité pourtant dresse un portrait différent, de villes charmantes, vivantes et chaleureuses. Miriam Lauzon est une enseignante québécoise qui a eu le courage et la chance de passer une bonne partie de l'année 2023 en Afrique. Elle a pris le temps de partager avec nous ses observations et expériences personnelles vécues dans plusieurs des villes africaines. Voici son récit.

L’automne dernier, j’ai eu la chance et le courage d’aller pendant près de quatre mois en Afrique de l’Est avec comme seul compagnon mon sac à dos. J’ai passé l’essentiel de mon voyage en campagne à aller à la rencontre de villageois sympathiques et d’une faune hallucinante. Comme ces régions rurales sont magnifiques, mais peu développées, l’arrivée en ville est toujours synonyme d’excitation. On y trouve de la nourriture à laquelle on n’a pas eu accès depuis longtemps, mais surtout beaucoup de vie. 

Kigali, la verte, a été ma première réelle ville coup de cœur de ce séjour. Verte, d’abord littéralement, pour la claque en pleine face que je me suis prise en arrivant au Rwanda après la méga déforestation du Malawi et la savane tanzanienne. Je n’ai jamais vu un pays aussi luxuriant. Même en pleine ville, c’est vert partout grâce aux arbres qui bordent les rues.

Image of Kigali, Rwanda
Kigali, Rwanda. Photo: Miriam Lauzon

Verte pour hallucinamment développée. Je n’en croyais pas mes yeux quand je suis arrivée à Kigali et que j’ai vu des trottoirs, des lampadaires qui fonctionnent le soir et des buildings de dizaines d’étages pour la première fois en deux mois. Je me croyais sur un nouveau continent. Et ces infrastructures se sont frayé un chemin dans l’ensemble du pays. Des routes en bon état, des bus qui partent à l’heure et qui ne sont pas bondés.

Verte comme on peut tout y faire. Le Rwanda est le pays le plus sécuritaire d’Afrique et probablement un des top au monde aussi. Les gens respectent le code de la route, les motocyclistes portent tous un casque, il y a de la sécurité partout dans les rues autant que dans les édifices, on peut marcher le soir seule.

Downtown Kigali
Rue centrale. Kigali, Rwanda. Photo: Miriam Lauzon

Verte aussi pour la propreté qui y règne. Les Rwandais sont fiers d’être des leaders en matière d’environnement et avec raison; aucun déchet nulle part (50$US l’amende si on se fait prendre à laisser un déchet dans la rue), aucun sac en plastique permis. Un peu partout, des employés s’affairent à nettoyer les espaces publics. Je n’avais honnêtement jamais vu une ville si propre. 

Bref, j’ai été charmée par Kigali et ses airs qui rappellent Singapour (propreté, sécurité, développement). Mais il ne faut pas non plus croire que les gens vivent dans l’abondance. De tout mon voyage, c’est d’ailleurs ici que j’ai vu le plus de mendiants, surtout des enfants. Et je ne suis pas certaine de savoir quel est le prix à payer pour tout ce vert. Chaque fois que j’ai essayé de poser des questions à propos de la politique, les gens se refermaient. «Il y a des espions partout», m’a-t-on dit. 

Une autre belle surprise a été la capitale Ougandaise. Je n’aurais jamais cru aimer Kampala en y arrivant alors que j’ai cru mourir autant en marchant dans le chaos qu’assise sur la moto-taxi qui a failli foncer dans huit véhicules pendant un trajet de trois minutes. Je la trouvais bruyante, sale, surchargée, désorganisée, voire dangereuse.  

Busy market street in Kampala
Marché publique, Kampala, Ouganda. Photo: Miriam Lauzon

Mais, en me baladant les jours suivants, j’ai découvert une ville vibrante, multiethnique, colorée, développée. Mes cinq sens étaient émerveillés par tous les bruits, toutes les odeurs, tous les gens qui me frôlaient pour se frayer un chemin dans les marchés aux mille saveurs côtoyant des étals infinis de vêtements usagés aux mille couleurs. Rien à Kampala n’est beau ni reposant, mais c’est dans les villes les plus vivantes que j’ai vues. On dit d’ailleurs qu’on peut y faire la fête à toute heure du jour et de la nuit. 

C’était tout le contraire avec Nairobi, car j’ai tout de suite su que j’aimerais cette ville. Pas pour ses immenses centres commerciaux et ses grosses voitures qui me donnaient parfois l’impression d’être de retour en Amérique du Nord, mais plutôt pour tout ce qui ne me rappelait pas la maison. 

Le charme de la capitale Kenyane, c’est les autobus colorés qui vont dans tous les sens, les gens qui marchent à travers la congestion, les vendeurs de rue, les stations de cirage de chaussure sur les trottoirs, les cafés où il y a plein d’événements culturels, la propreté (ici aussi les sacs en plastique sont interdits), les nombreux marchés qui changent d’endroit selon la journée. 


Skyline of downtown Nairobi Kenya
Centre-ville de Nairobi au Kenya. Photo: Miriam Lauzon

Évidemment, c’est une ville avec une mauvaise réputation, mais certains quartiers sont supra sécurisés. Il y a quelques années, le gouvernement a demandé aux policiers de tuer les voleurs dans le centre-ville. Ils ont eu des morts chaque semaine pendant presqu’un an, mais c’est rendu un des endroits les plus sécuritaires de la ville. La majorité des commerces ou des maisons sont également clôturés et il y a des contrôles de fou partout (des chiens qui reniflent nos sacs à la gare, des détecteurs de métal à l’entrée de tous les édifices). 


View of the Kibera slums, Kenya.
Kibera, quartier défavorisé de Nairobi. Photo: Miriam Lauzon

Par contre, rien de cela n’existe dans les quartiers populaires, comme à Kibera, un des plus grands bidonvilles d’Afrique, que j’ai visité avec un guide pour bien comprendre comment vivent des familles nombreuses entassées dans des cases de métal sans fenêtre ni salle de bain privée et pour m’assurer d’être en sécurité. Mais honnêtement, en plein jour, je n’y ai rencontré que des sourires de gens heureux de s’impliquer et de m’accueillir dans leur quartier.  

Bref, on ne visite pas ces villes pour leur architecture, mais plutôt pour leur vitalité. Et si on n’ose pas s’aventurer dans leurs transports en commun plus ou moins clairs, il ne suffit que de se commander un Bolt ou un Uber, d’embarquer à l’arrière d’une moto-taxi et d’aller à la rencontre d’enfants qui ne souhaitent que de nous saluer, de jeunes fiers de nous montrer leurs différentes initiatives et de gens qui se font un plaisir de nous aider.


 
 
 

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